Tout ira bien : un récit, deux voix et trois techniques 

Dans l’univers de l’animation 2D, Tout ira bien se distingue par son approche narrative équilibrée, ses techniques variées et son exploration des émotions. Ce court‑métrage de 3 min 25 s, réalisé par Clément Garcia, est porté par la musique et les ambiances sonores composées par Thomas Springer et les voix de Justine Coulon et Clément Garcia. À travers…

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Dans l’univers de l’animation 2D, Tout ira bien se distingue par son approche narrative équilibrée, ses techniques variées et son exploration des émotions. Ce court‑métrage de 3 min 25 s, réalisé par Clément Garcia, est porté par la musique et les ambiances sonores composées par Thomas Springer et les voix de Justine Coulon et Clément Garcia. À travers trois axes – narration, techniques d’animation et dimension sonore et émotionnelle – découvrons les clés de lecture de ce court-métrage d’animation.

Une narration à deux voix

Clément Garcia a structuré Tout ira bien en alternant le point de vue des personnages pour une répartition narrative équilibrée. La première partie plonge le spectateur dans l’introspection du premier personnage. Selon les mots du réalisateur, « le récit commence par le regard du premier personnage, puis évolue avec l’apparition du second, jusqu’à ce que les deux interagissent ensemble ».

Cette apparition du second protagoniste vient compléter le regard initial. L’alternance des perceptions permet de souligner l’émotion brute qui transparaît dès les premières répliques : « arrête d’être aussi dramatique », « des fois je préférerais être comme toi indifférent à tout, libre de tout, sans chaînes, sans attaches », « je ne te comprends pas, je ne t’ai jamais compris ». La dernière partie se recentre sur le deuxième personnage, puis conclut le récit et équilibre la charge émotionnelle. Cette structure tripartite garantit une progression fluide du récit et met en valeur les émotions contrastées de chaque personnage, tout en maintenant l’attention du spectateur.

Univers et techniques d’animation

Pour enrichir l’univers visuel de son film, Clément Garcia expérimente trois styles et techniques complémentaires. Le récit aborde à la fois la notion de deuil, de renouveau avec l’éclosion et de tourbillon émotionnel. D’une part, l’animation traditionnelle sur papier apporte une spontanéité graphique et un aspect artisanal pour un rendu unique.

D’autre part, la rotoscopie permet l’utilisation de vidéos de référence pour capturer les mouvements et les expressions au plus proche du réalisme. Cette liberté créative a permis de transposer des émotions sans sacrifier la fluidité du récit. La surimpression avec l’insertion de séquences vidéo animées ajoute un contraste poétique pour un résultat graphique original.  Ce mélange de techniques d’animation 2D apporte un univers visuel éclectique, appuyé par un moodboard et un storyboard méticuleusement élaborés.

Une aventure sonore et émotionnelle

La bande‑son de Tout ira bien est signée Thomas Springer, dont le travail oscille entre compositions classiques et ambiances expérimentales. L’idée était de se rapprocher au plus près de la « charge émotionnelle de chaque scène », selon les mots du réalisateur.  Le résultat de ces compositions est « une œuvre visuelle et sonore éclectique, au service de l’émotion ». Les voix de Justine Coulon et de Clément Garcia incarnent la vision de chacun des personnages et leur sensibilité différente, où chaque intonation renforce l’impact des dialogues.

Au cours des étapes de réalisation, le plus grand défi pour Clément Garcia a été la gestion du temps et la polyvalence des étapes de création allant de la recherche et écriture du scénario, à la conception du moodboard et à la réalisation du storyboard, la constitution des dossiers de composition et la mise en place du pipeline de production.

Clément Garcia a ainsi travaillé tous les aspects du processus de création d’un court-métrage d’animation lui permettant d’explorer la « diversité émotionnelle » dans un espace de créativité et de liberté. En centrant son récit autour des émotions, il a rempli son objectif de « donner une voix à celles et ceux qu’on qualifie parfois d’insensible, de sensible, d’hypersensible ».

Tout ira bien est une ode à la liberté artistique et à la lecture des émotions, portée par une narration équilibrée, un éventail de techniques d’animation 2D et une bande‑son harmonieuse. Clément Garcia signe ici un court-métrage d’animation, où chaque plan, chaque son et chaque réplique invitent le spectateur à s’interroger ou s’identifier.