On voit de plus en plus de romans graphiques dans les librairies. Et tous les éditeurs ont inclus ce type de livre dans leurs créations. Le roman graphique connaît en effet un incroyable succès ces derniers temps et de nombreux classiques sortent aujourd’hui sous forme de roman graphique. Mais de nombreuses personnes confondent roman graphique et BD. Il est vrai que le roman graphique est une bande dessinée mais la BD n’est pas un roman graphique. Voyons en détail les principales différences entre BD et roman graphique.
Qu’est-ce qu’un roman graphique ?
Le roman graphique possède une couverture souple et des formats variés. Il présente une plus grande liberté liée à la création graphique puisqu’il abandonne les traditionnelles cases que l’on voit dans la BD. Le roman graphique est une bande dessinée longue qui concerne généralement des sujets sérieux. Le terme a vu le jour dans les années 1960 et s’est développé dans les années 1970. Il est devenu très populaire dans les années 1990 aux États-Unis. Il associe liberté de propos et liberté graphique. Le roman graphique a une pagination longue. Il traite une seule et unique histoire en un seul tome. Il est souvent orienté pour les adultes. Ce qui n’est pas toujours le cas pour les BD.
Qu’est-ce qu’une bande dessinée ?
La BD est un ouvrage dans lequel plusieurs images s’organisent pour raconter une histoire. On constate que ces images peuvent ne pas contenir de texte puisque les illustrations se suffisent à elles-mêmes. Ces images peuvent être des dessins, des photographies ou d’autres types d’illustrations. La BD est désignée comme le 9ème art et s’articule en séquences. Les textes sont inclus dans des bulles. D’abord orientée vers les enfants, elle gagne un plus large public dans les années 1960. Aujourd’hui, la BD a vu arriver de nouveaux genres, comme la BD alternative, éducative, absurde, érotique, médicale, documentaire…

Origines et évolution de la BD et du roman graphique
Revenons quelques instants sur les origines de ces deux types de livre. La BD présente une date de naissance très floue. Elle a, semble-t-il, été inventée au cours du XVIIIème siècle en Angleterre. Au XIXème siècle, c’est avec la caricature que se développe la BD. Mais c’est principalement au cours du XXème siècle que s’est développé cet art.
En y regardant de plus près, on peut constater que la BD n’était pas réservée aux enfants. Bien au contraire ! Les BD de Caran d’Ache sont apparues dans le Figaro et sont destinées aux adultes. Les États-Unis voient majoritairement le développement de la bande dessinée avec les Comic Books. Des magnats de la presse prennent ensuite en main cet art. Apparaissent alors des titres comme Superman en 1938. DC Comics voit le jour et met en lumière des héros comme Daredevil, Spiderman ou encore les Quatre Fantastiques. La BD se développe également en Europe et en 1975, le magazine Fluide Glacial voit le jour. En Asie également la BD se développe et de nombreux auteurs de mangas réalistes (gekiga) voient le jour.
Concernant le roman graphique, nous avons déjà noté que le terme apparaît dans les années 1960. Il connaît un succès important à partir des années 2010. Les BD classiques avaient du mal à être vendues en librairies générales, on a imaginé une nouvelle catégorie : le roman graphique, qui va légitimer la BD et l’éloignant de la connotation enfantine et parfois vulgaire qu’elle avait.
Les premiers romans graphiques autoproclamés apparaissent en 1976, avec, par exemple, Chandler: Red Tide de Jim Steranko. En 1978, le premier vrai roman graphique apparaît véritablement avec A Contract with God de Will Eisner. Cet ouvrage connaît un beau succès et généralise le terme roman graphique. Celui-ci gagne alors l’Europe qui voit de nombreux romans graphiques naître (comme Aventures de Luther Arkwright de Bryan Talbot).
Différences artistiques entre BD et roman graphique
Le roman graphique peut être de fiction ou non, en couleur ou en noir et blanc. Sa pagination est variable mais plus longue que les bandes dessinées classiques qui comprennent, en règle générale, pas plus de 40 pages.

Une narration et un ton différent
La première grande différence entre BD et roman graphique se concentre sur la narration. Bien sûr, ces deux types d’ouvrage utilisent la narration en image.
La BD est une revue où se succèdent plusieurs images organisées pour raconter une histoire. Le texte est inscrit dans des bulles et la couleur est très utilisée pour ajouter une dimension vivante et expressive aux œuvres. La narration se déroule en harmonie avec les éléments graphiques. Chaque case est conçue pour souligner l’histoire.
Le principe reste le même avec le roman graphique. Toutefois, étant plus long et plus complexe, la narration sera plus dense. Il peut s’appuyer sur l’efficacité de la narration et va privilégier les dialogues étoffés. C’est le principe de la conception narrative, une élaboration d’une histoire prenante, le développement de personnages captivants et attachants et un environnement immersif. Le roman graphique s’appuie sur une conception narrative identique à celle de la littérature classique. Ce qui n’est pas le cas avec la BD qui met en avant les images avant tout. On va alors s’appuyer sur des métaphores visuelles, des narrations séquentielles.
Publics visés
Les romans graphiques s’adressent donc en général à un public adulte, tandis que la bande dessinée vise plus souvent les plus jeunes. Il ne s’agit toutefois que d’une tendance globale : selon la complexité du texte et de la narration, un roman graphique peut aussi toucher des lecteurs plus jeunes, dès lors qu’ils en ont les capacités de l’assimiler.
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