Making of Daydream

Création, imagination et solitude Thomas Boisdé dévoile Daydream, son tout premier court-métrage d’animation 2D, sur l’imagination et la nécessité de « garder son âme d’enfant ». Initialement pensé comme une œuvre à quatre mains, le film a finalement pris vie sous la direction unique de Thomas Boisdé, à la fois scénariste, animateur, réalisateur, monteur et…

Création, imagination et solitude

Thomas Boisdé dévoile Daydream, son tout premier court-métrage d’animation 2D, sur l’imagination et la nécessité de « garder son âme d’enfant ». Initialement pensé comme une œuvre à quatre mains, le film a finalement pris vie sous la direction unique de Thomas Boisdé, à la fois scénariste, animateur, réalisateur, monteur et à l’origine du compositing. Il cumule ainsi les rôles et les fonctions en transformant son idée de film en un drame de 3 minutes et 28 secondes.

Techniquement, Thomas Boisdé a su faire preuve d’ingéniosité : il a privilégié une animation numérique sur Toon Boom Harmony, mêlant dessin à la main et animation puppet afin de gagner en efficacité sans perdre en expressivité. « J’ai vite voulu m’exprimer sans retenue concernant la partie rêvée du film « , déclare Thomas Boisdé. L’objectif est que les personnages puissent vivre à l’écran sans que la technique ne prenne le pas sur l’émotion. Sur le plan esthétique, le film opère donc une rupture graphique marquée : du cadre carré et des contours appuyés du réel, on bascule vers un univers onirique en 16/9 sans contours, aux couleurs plus libres, traduisant visuellement le passage à l’imaginaire.

Une tempête émotionnelle entre réel et imaginaire

Daydream se distingue par sa sensibilité narrative et visuelle. À hauteur d’enfant, le film raconte l’histoire d’un enfant qui fuit la dispute de ses parents en se réfugiant dans son imaginaire ; le héros s’évade alors littéralement de son quotidien pour s’abriter dans un monde intérieur foisonnant. Ce havre de paix se métamorphose peu à peu en tempête lorsque la colère parentale s’y engouffre, symbolisée par deux loups géants affrontant les flots déchaînés. Cette métaphore illustre la manière dont l’enfant perçoit et subit les tensions du monde adulte, tout en laissant une place à l’espoir.

« Pour la musique, j’ai très vite eu en tête l’idée des percussions pour représenter le grondement de l’orage. Le son a toujours été important pour donner de l’ampleur à ce que l’on voit à l’écran ainsi que pour contextualiser en exprimant même des choses que l’on ne voit pas « , explique le réalisateur. Romuald et Thomas Boisdé ont ainsi créé la bande-son à savoir la musique et le sound design tandis que l’on peut entendre les voix de Romane Boisdé et Romuald Boisdé. Le générique est par ailleurs réalisé par Emilie Defay. Les percussions évoquent le grondement de l’orage et la tension émotionnelle, tandis que le design sonore exprime ce qui reste invisible comme la dispute parentale hors champ. Cette attention portée au son renforce alors la dimension sensorielle et poétique du court-métrage.

Synopsis de Daydream

Tom est un enfant imaginatif qui passe du temps seul car ses parents sont occupés. Ce soir ses parents commencent à se disputer et Tom, ne pouvant le supporter, va se réfugier dans sa chambre pour se plonger dans son monde imaginaire. Il s’y sent en sécurité jusqu’à ce que la dispute de ses parents ne s’invite dans ce monde idyllique, le transformant en tempête d’une mer déchaînée. Deux loups géants apparaissent au milieu des flots. Tom n’arrive pas à se faire entendre pour les arrêter, il reçoit alors l’aide d’un ami imaginaire pour séparer ces deux loups qui se révèlent être ses parents. Ils se rendent alors compte de l’impact de leur dispute sur leur fils.

Daydream est porté par une maîtrise technique sobre rappelant que l’animation est un langage universel capable d’exprimer la complexité des émotions avec douceur. Thomas Boisdé signe avec Daydream un hymne à l’enfance, à la résilience et à la puissance de l’imagination.