Exploration inversée : intrigue et synopsis
Upfall, court-métrage d’animation 2D de 6 minutes 30 secondes, nous entraîne dans le grenier d’une maison ordinaire où Nathan, adolescent en fuite face aux réprimandes paternelles, découvre une créature fascinante : un être à la gravité inversée à la sienne. Malgré le silence de la créature et le regard fuyant de Nathan (dont les yeux restent mystérieusement absents), une amitié naît. Ensemble, ils transforment cet espace poussiéreux en refuge, s’offrant un havre hors du temps. Le désir de fuir les mauvaises nouvelles et les responsabilités mène alors Nathan à commettre l’irréparable : il brûle ses soucis et déclenche un incendie ravageur. Pris au piège, le duo tente de s’extraire des flammes et bascule dans le vide du ciel. Suspendus entre deux mondes, ils comprennent qu’il est temps de se séparer : chacun retourne à sa propre gravité, emportant avec lui le souvenir de cette rencontre singulière.



Derrière la magie 2D : conception artistique et technique
Réalisé par Ninon Pacin, Juliette Goujon et Gwendal Le Goff, Upfall est un court métrage d’animation 2D numérique en couleur, pensé pour un public familial. Ninon Pacin a porté le charadesign et le storyboard mais également l’animation avec Juliette Goujon. Celle-ci a aussi écrit les dialogues et les onomatopées avec le concours de Gwendal Le Goff et Mariano Belaunde. Gwendal Le Goff a par ailleurs dessiné les décors line et assuré l’animation rough.
Sur le plan technique, les artistes ont utilisé Photoshop pour la création des décors au line art et la colorisation, et ToonBoom Harmony pour l’animation. Le sound design de Lazare Viennot, associé à la musique composée par Alfonso Pacin et Ninon Pacin, vient sublimer le récit en alternant instants contemplatifs et jouant avec les caractéristiques comiques et fantastiques propres à l’univers onirique du court-métrage.



Entre nostalgie et responsabilités : portée thématique
Dans ce court-métrage, chaque personnage communique ses émotions à travers son caractère et ses réactions. Upfall explore en effet le passage délicat de l’enfance à l’âge adulte : la légèreté des jeux face à la lourdeur des obligations. La créature, muette et inversée, représente cette part d’enfance oubliée, presque étrangère, qui persiste en chacun de nous. Nathan, quant à lui, illustre le jeune adulte en proie à la peur des obligations, cherchant à repousser ses responsabilités jusqu’au point de rupture.
La direction artistique a fait le choix de traits épais, de couleurs saturées et de designs simplifiés, rappelant les bandes dessinées jeunesse. Le style immersif renforce la dualité du récit : un monde familier teinté de fantastique. Le court-métrage réussit ainsi à traiter, avec accessibilité et émotion, des thématiques universelles : le poids du quotidien, la valeur de l’amitié et la nécessité de grandir sans renier ses rêves d’enfant.