Promotion 2019 en Concept Art Nantes-Montréal
Deux mois après mon diplôme, je travaillais à Ankama sur des décors de Wakfu et Dofus.
Après le studio d’Ankama il s’épanouit en tant que Set et Props designer chez nWave Digital.
Le Vendéen Paul Rabaud n’a pas eu à migrer bien loin géographiquement pour intégrer l’École Pivaut à Nantes.
Quel a été votre cheminement avant d’intégrer l’École Pivaut ?
J’ai toujours dessiné. C’était un peu une évidence de continuer dans cette voie. Ma grande sœur avait pris des cours de dessin. Je suis vendéen d’origine. Après le bac, j’ai regardé ce qui se faisait dans les écoles publiques, il n’y avait pas vraiment de formations orientées illustration ou animation. Ma mère a repéré l’École Pivaut. Elle m’a indiqué que financièrement, c’était possible. Elle savait que c’était ma passion. J’ai fait la prépa et je me suis dirigé vers la formation concept art, pour devenir concept artist.
Pourquoi concept art ?
En fait lorsque je suis arrivé il y avait dessin narratif et arts appliqués.
La filière concept art venait juste d’être créée. Après le tronc commun, j’ai tout de suite pris cette voie. Nous avons été la première section à faire concept art. C’était orienté jeux vidéo et cinéma d’animation. C’était l’étape recherche, croquis, pas l’étape finale qui m’intéressait.
Quels souvenirs avez-vous de ces quatre années ?
J’ai beaucoup travaillé mais pas comme un dingue (sic). Cela ne m’a pas empêché d’avoir une vie sociale à côté. Avec le niveau de dessin que j’avais, l’enseignement me convenait parfaitement. Je n’étais pas trop en avance ou trop en retard. Il n’y avait pas de stress pour moi, c’était appréciable. Plus les années passaient, plus nous nous spécialisions, plus j’appréciais.
Vous avez terminé à l’Ecole Pivaut Montréal durant six mois. Pouvez-vous nous en parler ?
C’était clairement les meilleurs six mois de l’École. Nous étions en coloc avec quatre autres étudiants en concept art. Nous étions très motivés. Il y avait une sorte d’émulation artistique. J’ai eu le sentiment que nous avons tous beaucoup progressé, le principe de finir ses études pendant 6 mois à Montréal était génial.
En 2019, vous obtenez votre diplôme. Comme s’est passée votre arrivée sur le marché du travail ? Une semaine après l’obtention du diplôme, j’ai fait un test pour travailler à Montréal. Les délais étaient trop courts pour moi. J’ai préféré prendre un peu de temps. J’ai bien fait. Deux mois plus tard, j’ai postulé à Ankama à Roubaix, une structure spécialisée dans le jeu vidéo connue pour les jeux Wakfu et Dofus. J’ai été embauché en juillet 2019. J’ai travaillé 18 mois là-bas en CDD surtout sur la recherche de décors. Ankama souhaitait me garder mais j’ai souhaité bifurquer vers le cinéma d’animation, je ne souhaitais pas rester dans le jeu vidéo. Dans la foulée, j’ai intégré nWave Digital à Bruxelles qui travaille sur le long-métrage d’animation. Je suis en télétravail à Lille et bosse toujours sur la recherche de décors.
Vous êtes Set and props Designer. Pouvez-vous expliciter ce terme pour le grand public ?
Un exemple : si dans le film, il y a une scène qui se déroule dans une forêt, je dois faire des recherches de tout ce qui peut être la végétation de la forêt (rochers, sapins) et designer tout cela en respectant la direction artistique. Je travaille sur un long métrage. Je ne vous en dis pas plus, c’est confidentiel pour l’instant. Une chose : si je pouvais faire du color script sur ce film, je serais ravi.
Plus tard, comment envisagez-vous votre carrière ?
Pour l’instant, je suis très content du poste que j’occupe. Je ne me projette pas vraiment. Je suis intermittent du spectacle, cela me convient très bien.
Un rêve tout de même ?
Réaliser un court ou long-métrage avec des amis.
Le Covid impacte-t-il votre domaine d’activité ?
Non pas vraiment. Le secteur du divertissement marche plutôt bien car les gens sont enfermés chez eux
Des conseils à donner aux futurs étudiants ? Quelles les qualités, les compétences que vous devez afficher dans votre métier ?
Il faut continuer à dessiner pour soi avant tout et regarder beaucoup de jeux vidéo ou de films d’animation, inconsciemment cela nourrit votre personnalité. Dans le monde pro, il faut être très à l’écoute des supérieurs, ne pas en faire qu’à sa tête. A notre âge, nous avons encore beaucoup à apprendre. Au début, il faut se fondre dans une équipe et ensuite s’imposer progressivement.
Aux étudiants je dirai qu’il est important de faire les exercices demandés, en parallèle il est judicieux de se réserver du temps pour ses dessins personnels. Il faut trouver un entre deux : prendre ce que Pivaut propose mais aussi garder sa personnalité.
Avoir un peu de chance, ce n’est pas une qualité mais c’est aussi important.